Améliorer les conditions de vie des ménages les plus vulnérables Au village de Rachid dans la commune d’Aghorat.

Voici Fatimetou, une fille de 10 ans du village de Rachid dans la commune d’Aghorat en Assaba. A l’image de plusieurs autres enfants du village, elle ne pouvait plus aller à l’école car sa famille n’avait pas de moyens et n’était pas en mesure de lui acheter des fournitures scolaires. En plus, elle manquait souvent de goûter avant d’aller à l’école à cause des conditions défavorisées de sa famille. «Beaucoup de familles étaient obligées d’aller emprunter de l’argent dans les boutiques pour pouvoir subvenir à leurs besoins quotidiens. Il n’y a pas de travail ni d’activités rentables qui peuvent nous aider à entretenir nos familles. A côté de tout cela, c’est aux femmes de s’occuper des enfants et en même temps aller chercher de quoi les nourrir », raconte Zeina mint Mbari, la grande mère de la petite Fatimetou. En effet, le chômage touchent presque tous les hommes du village et les femmes peinaient à trouver des activités génératrices de revenus. Dans ces conditions, beaucoup d’enfants de ce village étaient exposés à des sérieux risques d’insécurité alimentaire, tout comme la petite Fatimetou.

En réponse à cette situation, World Vision Mauritanie, avec le soutien de World Vision Allemagne a initié des projets de résilience à travers son Programme de Développement Zonal à Aghorat. Un projet de distribution de chèvres a été mis en place en 2015 au profit des enfants qui sont sélectionnés par un comité local selon la vulnérabilité de leurs familles et chacun reçoit une chèvre. La petite Fatimetou a été choisi pour bénéficier de cette intervention, qui a eu un impact positif sur elle comme le raconte sa grande mère. «Ma petite fille a bénéficiée d’une chèvre grâce à ce projet, comme beaucoup d’autres enfants du village. A présent, elle ne manque pas de goûter avant d’aller à l’école avec le lait que nous apporte cette chèvre. Le programme nous a soutenus aussi à travers des activités génératrices de revenus comme des boutiques de vente de denrées alimentaires et autres. Grâce à ces activités, j’ai de quoi acheter des fournitures scolaires pour ma petite fille. Ce programme a amélioré nos conditions de vie et celles de nos enfants et nous remercions World Vision pour ces gestes», continue Zeina, la grande mère de la petite. A présent, Fatimetou est de retour à l’école dans des conditions relativement bonnes. D’ailleurs, 95 enfants dans le village de Rachid ont reçu une chèvre chacun.

Le programme a apporté son soutien aux familles vulnérables à travers d’autres activités de résilience. Avec l’appui technique de World Vision, les femmes de Rachid ont pu ouvrir des caisses d’épargne pour mieux utiliser le peu de ressources qu’elles avaient.  Ces caisses ont permis à beaucoup de femmes de mettre en place ou de renforcer des activités génératrices de revenus qui leurs permet de subvenir aux besoins de leurs familles. «Les femmes ont bénéficiées de formations en gestion financière pour ouvrir des caisses d’épargne qui permettent aux femmes de cotiser de manière hebdomadaire et de prendre des prés pour subvenir à leurs besoins ou soigner un malade. Le programme nous a soutenus à travers des boutiques AGRs. Maintenant, nos enfants ne manquent plus de fournitures scolaires pour aller à l’école. Cependant, nous avons un problème d’accès à l’eau dans une partie du village et nous avons arrêté nos activités de jardinage à cause de cela. Nous valorisons beaucoup ces actions et on souhaite que cela puisse continuer», raconte Izidbiha mint Mohammed El Mokhtar, membre du comité de parrainage à Rachid. En complémentarité avec les groupes d’épargnes, 4 boutiques AGR ont été mise en place par World Vision Mauritanie selon les choix et les besoins de la communauté locale de Rachid.

La grande mère de Fatimetou fait partie des femmes qui ont bénéficiée des activités génératrices de revenus et elle est aussi membre d’une caisse d’épargne. Toutes ces activités ont permis à Zeina de mieux entretenir sa petite fille et de la mettre dans de bonne conditions pour qu’elle puisse aller à l’école et profiter pleinement de son enfance. «Ces boutique nous assurent une certaine stabilité économique et les habitants du village n’ont plus besoin d’aller à Kiffa à 35 km de là pour acheter des marchandises. Ce programme a certainement contribué à l’amélioration de nos conditions de vie et a considérablement désenclavé le village», dit Oumoulbarke mint Mohammed, bénéficiaire d’un AGR à Rachid. La caisse d’épargne ou Savings Groups est un modèle d’épargne unique en son genre, initié par World Vision. L’idée de ce modèle est que les femmes qui y participent, au nombre de 25, peuvent cotiser au maximum cinq fois et peuvent emprunter le triple de leurs montant initiale. La somme empruntée doit être remboursé à la caisse en trois mois. On souligne que le montant de cotisation dépend entièrement des capacités financières de chaque femme.

Le nombre d’enfants parrainés dans la commune d’Aghorat est de 1093 sur 1500 enregistrés. D’ailleurs, l’ADP d’Aghorat a construit deux forages dans les deux villages de Maghtaa Sfeira et Dakhlet Dembou et la construction d’un château d’eau à Maghtaa sfeira est prévu durant l’année 2017 ainsi que l’extension du réseau d’eau. Le programme a également dispensé des séances de formations aux mères sur la déviance positive au niveau des ménages. Les communautés locales ont été formées sur la protection des enfants, le plaidoyer et la réduction de risques de catastrophes (RRC). En plus, des activités de distributions de moustiquaires imprégnées ont eu lieu dans toute la commune, à raison de 5500 unités. 

Ecrit par Ibrahima Diallo.