Les cantines scolaires d’urgence: Le repas de midi assuré et plus de motivation pour les élèves

Emergency meal
Vendredi 17 décembre 2021 - 08:44

Lorsqu'on a entendu deux fillettes paraphraser les textes d’une de leurs comptines en disant « Midi a sonné, NOUS ALLONS MANGER... » au lieu de « Midi a sonné, JE VAIS M'EN ALLER...», on a compris à quel point le programme des cantines scolaires d’urgence du Programme Alimentaire Mondial (PAM) motive les élèves à être assidus à l'école. Et pour cause, ils sont assurés d’un repas « chaud » à midi.

Pendant les moments difficiles que la République Centrafricaine (RCA) a traversé du fait des affrontements entre l'armée et les groupes armés, un enfant sur deux n’allait plus à l'école à cause de ces violences.

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Depuis 2014, World Vision, dans le cadre d’un accord de partenariat, travaille avec le PAM dans le cadre d’un projet intégré d'assistance alimentaire mis en œuvre dans plus de six préfectures de la RCA (Bouar, Bozoum, Batangafo, Paoua et Bambari, tandis qu'une unité opère depuis le Bureau d'intervention de Bangui). Le programme des cantines scolaires d’urgence fait partie des activités de ce projet intégré.

Les données mondiales indiquent qu’au moins 388 millions d’élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire reçoivent une alimentation scolaire dans 161 pays, à partir d’un échantillon de 163 pays (PAM, 2020).

A Bambari, l'établissement de Jocelyne reçoit des vivres du PAM, dans le cadre du programme des repas scolaires.

 

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Sébastien, Field Monitor - Food Security and Livelihoods au Sous-Bureau de World Vision à Bambari est le Point Focal de cette activité. « Lorsque le PAM apporte les vivres au niveau des établissements, nous en faisons le suivi pour appuyer les Directeurs dans la gestion. C’est une activité qui motive beaucoup les élèves à venir en classe ».

 

Un repas nutritif pour chaque bénéficiaire 

Dans sa nouvelle stratégie en matière d'alimentation scolaire, publiée en janvier 2020, le PAM s’est engagé à faire en sorte que tous les élèves du primaire aient accès à des repas nutritifs à l'école. Et qui dit NUTRITIF veut dire CALORIQUE mais aussi suffisant et léger et surtout que cela aille au bénéficiaire direct qu’est l’élève.

C’est ce que précise Marlene, Assistante Monitoring, Chargée des Cantines scolaires au PAM à Bambari « Pendant l’avènement du COVID-19, il a été décidé que chaque élève emporte sa ration à la maison (le Take Home Ration). Mais, le plus souvent la ration prévue pour un seul bénéficiaire, c’est-à-dire l’enfant qui va à l’école, se trouve à être partagée avec des bénéficiaires indirects qui sont les frères et sœurs du vrai bénéficiaire. Le PAM a estimé – suite à un plaidoyer de l’inspection académique – qu’il est bon que le repas soit consommé sur place pour bien mesurer l’impact de cette activité ».

 

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Marlène sur le terrain.

 

Nonobstant, il convient de mentionner que les principaux objectifs des cantines scolaires d’urgence visent à augmenter le taux d’inscription scolaire et surtout des filles, améliorer le taux de rétention scolaire, augmenter la fréquentation, en premier lieu celle des filles, et enfin augmenter les réussites. 

Les responsables des établissements où le PAM donne des repas chauds confirment que les écoles primaires ont vu une augmentation du taux de rétention des élèves et une diminution du taux d'abandon des filles.

Madame Matchipata, Directrice de l’école Saint Christophe Filles dit « L’effectif de nos élèves qui a baissé l’année dernière a augmenté et nous avons presque doublé d’effectif avec une forte fréquentation des filles. Le programme du PAM et de World Vision pour servir des repas chauds aux enfants y a aussi contribué ».

Le constat est fait de suite lorsqu’on se rend dans la classe de Jocelyne, assise derrière son assiette avec ses amies, savourant son riz aux haricots « J’adore ce plat et je le mange avec appétit à chaque fois qu’on me le présente à table. A la maison, j’aime à le préparer en compagnie de mes grandes sœurs », dit-t-elle. 

« Les parents sont reconnaissants au PAM pour ce programme de cantines scolaires d’urgence qui allègent leurs charges et soulagent les enfants », déclare Dieudonné, le Père de Jocelyne. « Le repas qui est servi aux enfants à l’école nous aide beaucoup surtout lorsque les enfants reviennent à la maison et qu’ils doivent parfois attendre jusqu’à notre retour des champs, le soir, pour trouver à manger. »

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M. Matchipata est reconnaissante de l’impact que l’intervention du PAM et de World Vision en matière d’alimentation scolaire a eu sur ses élèves.

 

Les repas scolaires représentent 10 % du revenu des ménages pauvres et vulnérables, ce qui constitue une économie importante pour les familles ayant plus d'un enfant, selon le rapport 2020 du PAM sur la situation en matière d'alimentation scolaire.

En 2021, 16 400 écoliers ont reçu des repas chauds du PAM dans 17 établissements primaires à Bambari centre. A l’école application Saint Christophe, 2 080 élèves dont 1 041 filles en ont bénéficié.