RD Congo : De la Crise à la Résilience – Notre Riposte Face à l’Epidémie de Choléra à Likasi

Par Tatiana Ballay, Communications Officer
En janvier 2025, la ville de Likasi, pôle minier stratégique de la province du Haut-Katanga, a été confrontée à une violente épidémie de choléra. Les premiers cas sont apparus dans les quartiers de Kanona (zone de santé de Kikula) et de Simba (zone de santé de Likasi), deux zones densément peuplées, marquées par une faible accessibilité à l’eau potable, des conditions d’insalubrité préoccupantes et une méconnaissance généralisée des pratiques d’hygiène élémentaire. La propagation rapide du vibrion cholérique a touché plusieurs aires de programme (AP) de World Vision, notamment Kikula avec 626 cas confirmés, dont 30 décès, Simba avec 88 cas, Kisunka, et Fungurume. Dans ce contexte, World Vision s’est positionnée comme un acteur clé aux côtés du Ministère de la Santé et d’autres partenaires pour protéger les enfants et les familles vulnérables en lançant sa réponse contre le Choléra.
Une riposte rapide face à des infrastructures WASH déficientes
La mobilisation, qui a associé 142 relais communautaires (RECO), leaders religieux a permis de sensibiliser 54 528 personnes à travers des campagnes de porte-à-porte, ainsi que des sessions organisées dans les écoles, les églises et les marchés, axées sur les cinq moments du lavage des mains, le traitement de l’eau à boire et la reconnaissance précoce des symptômes. À Simba, World Vision a sensibilisé 18 758 personnes (16 626 adultes dont 8 773 femmes ; 2 132 enfants dont 1 191 filles), parmi lesquels 62 enfants parrainés (38 filles). En plus de ces actions, 36 enseignants ont été formés pour relayer les messages d’hygiène en milieu scolaire.
« Grâce à l’accompagnement de World Vision, nous avons pu suivre étroitement les cas guéris dans la communauté pour éviter toute rechute et renforcer l’adoption des bonnes pratiques d’hygiène », souligne Emmanuel Kipanga, Superviseur de la Zone de Santé de Likasi.
Cette mobilisation était accompagnée des sessions de désinfection ciblée et assainissement intensif. À Kikula par exemple, 254 foyers de cas et 5 080 foyers contacts ont été désinfectés. À Simba, ce sont 1 848 ménages qui ont bénéficié de la même intervention, tandis qu’à Fungurume, plus de 7 000 ménages ont été traités. Pour sécuriser ces opérations, World Vision a fourni 100 kg de chlore granulé ainsi que des seaux adaptés.
«Le soutien de World Vision a renforcé notre capacité d’intervention sur le terrain. La forte implication de relais communautaires a joué un rôle essentiel dans le suivi et le contrôle progressif de l’épidémie », dit Dr Blaise Musoya Mumba, Médecin Chef de Zone de Kikula
La réponse a également couverte d’autres aires des programmes sauvant des vies.
« L’appui de World Vision a été un levier important dans notre réponse. L’accès à l’eau chlorée et les équipements fournis ont facilité la prise en charge des cas et la maîtrise de la situation à Fungurume, » explique Dr Jacques Mukembe, Médecin Chef de Zone de Fungurume
Perspectives
La riposte a été renforcée par une coordination étroite entre plusieurs acteurs clés : le Ministère de la Santé, qui a assuré la déclaration officielle de l’épidémie et dirigé la coordination générale, l’UNICEF, qui a apporté un soutien crucial en matière de chloration de l’eau et d’interventions WASH, l’OMS, responsable du suivi épidémiologique, ainsi que diverses ONG locales et communautés de base impliquées dans la réponse de proximité.
La contribution de World Vision, a permis aux zones de santé affectées à maîtriser une épidémie qui menaçait plus de 500 000 personnes, de sauver des centaines de vies grâce aux actions de prévention, d’assainissement et de prise en charge rapide, et derenforcer durablement les capacités locales à travers la formation continue des relais communautaires (RECO), la sensibilisation de masse et l’installation d’infrastructures d’eau chlorée.
« La sensibilisation porte ses fruits : les familles savent aujourd’hui comment se protéger, et les enfants eux-mêmes sont devenus des ambassadeurs de l’hygiène dans leurs communautés », témoigne Minos, représentant des RECO de l’aire de santé de Petwe.
La vigilance reste nécessaire.