RD Congo : La Réconciliation de la Jeunesse par le Métier, une Démarche Réussie de World Vision

Par Didier Nagifi, Communications Officer
À 25 ans, David vit à Maluku, dans la ville-province de Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Il raconte sans détour une vie autrefois marquée par la violence et la délinquance.
« Je menais ma vie sans réaliser que tout ce que je faisais me détruisait petit à petit », confie-t-il.
Dans son quartier, David n’était pas un inconnu. Il était chef de gang, meneur d’un groupe de jeunes réputés pour leurs bagarres organisées contre d'autres bandes de Maluku.
« On était craints. On arrachait les biens des gens, on ne pardonnait jamais. La vengeance faisait partie de notre quotidien. Pour nous, c’était normal. »
Face à cette montée de la violence juvénile, World Vision a initié l’approche Youth Ready, destinée à offrir aux jeunes désœuvrés des opportunités de transformation personnelle et professionnelle.
Martin Mukenge, spécialiste en éducation chez World Vision, explique :
« Le programme Youth Ready est bien plus qu’une simple formation. C’est un parcours de transformation personnelle et professionnelle. Il permet aux jeunes de se reconnecter à leur dignité, de définir un plan de vie, et surtout, de croire en eux. Nous ne leur apportons pas des solutions toutes faites, mais nous les aidons à devenir eux-mêmes des solutions pour leur communauté. »
David et son équipe sont approchés par l’un des encadreurs de Youth Ready, partenaire de World Vision. D’abord méfiants, ils finissent par accepter l’invitation à une formation.
« C’est le module sur le voyage de viabilité qui m’a marqué. J’étais têtu, je n’écoutais personne. Cette leçon m’a cloué. Ce jour-là, moi et mon équipe avons décidé d’abandonner nos anciennes habitudes pour mettre en pratique les enseignements reçus. »
Après cette première étape, les jeunes sont orientés vers des filières professionnelles. David opte pour la conduite automobile et l’ajustage métallique. À la fin de la formation, World Vision lui fournit un kit de réinsertion, avec les outils nécessaires pour lancer son activité.
Aujourd’hui, David possède son propre atelier où il fabrique des portes métalliques, des pousse-pousse et offre des services de soudure. En parallèle, il travaille comme chauffeur élévateur dans une brasserie où il gagne 230 000 francs congolais, en plus des 300 000 francs congolais qu’il génère chaque mois grâce à son atelier.
Mais au-delà des revenus, c’est sa vie entière qui a basculé.
« World Vision a transformé ma vie. Aujourd’hui, j’ai un métier, je suis père d’un enfant de 10 mois, quelque chose que je n’aurais jamais imaginé. »
Selon Faustin Kisanzala, Child Well-Being Facilitator, l’impact du programme dépasse largement les cas individuels :
« Depuis que World Vision a commencé à appuyer les jeunes à travers l’approche Youth Ready, 290 jeunes ont été enregistrés. Ils ont été orientés dans différentes filières telles que la coupe et couture, la maçonnerie, la mécanique, l’auto-école, l’esthétique, la menuiserie ou encore l’ajustage. Et pour beaucoup, cela a marqué un tournant décisif. On observe un réel changement, une transformation visible dans leur manière de penser et d’agir. »
David en est la preuve vivante. Autrefois plongé dans la violence, il est aujourd’hui un homme réconcilié avec son passé, avec lui-même, et avec sa communauté. « Avant, on se battait à la machette. Grâce à World Vision, nous avons échangé nos armes contre des outils de métier. Il y a aujourd’hui la paix entre nous. Nous avons appris des métiers que personne ne pourra nous enlever. »
Il conclut avec émotion :
« Merci à World Vision qui a sauvé la vie de tant de jeunes autrefois désespérés, et qui sont aujourd’hui devenus utiles à la société. »