RDC : Le combat de Choisie contre le Mpox Après Avoir Contracté le Virus en Soignant les Patients

Par Didier Nagifi, Communications Officer
Dans l’aire de santé de Salongo 2 à Gemena, située dans la province du Sud-Ubangi en République Démocratique du Congo, une matinée apparemment ordinaire a marqué le début d’une expérience bouleversante pour Choisie, une infirmière dévouée.
Connue pour sa compassion et son engagement, Choisie avait passé des années à soigner les patients. Mais un jour, son propre corps est devenu un champ de bataille contre un ennemi invisible : la Mpox.
« Je me souviens encore du jour où j’ai commencé à me sentir fébrile », raconte-t-elle. « Au début, je pensais que ce n’était que de la fatigue. » Rapidement, des éruptions cutanées sont apparues, se propageant de ses pieds jusqu’aux mains. La peur s’est emparée du centre de santé. Choisie, qui avait soigné des patients sans équipement de protection adéquat, avait elle-même contracté le Mpox.
« C’était effrayant. Je savais que cette maladie pouvait être grave, et je ne savais pas comment j’allais m’en sortir», avoue-t-elle.
Son absence a laissé un vide au sein de la clinique. Les patients demandaient après elle, et ses collègues ressentaient profondément son absence. Pendant plusieurs semaines, Choisie a combattu la maladie en isolement, avec des ressources limitées. En y repensant, elle confie : « J’aurais pu éviter cela si j’avais eu l’équipement nécessaire. »
Les conséquences de sa maladie ont dépassé sa personne.
« Cette maladie ne m’a pas seulement touchée, elle a aussi mis en danger d’autres agents de santé et nos familles, car nous l’avons rapportée à la maison sans le savoir », explique-t-elle.
C’est à ce moment critique que Vision Mondiale, en partenariat avec la Zone de santé de Gemena, est intervenue. L’organisation a formé les agents de santé communautaires à détecter précocement le Mpox et a fourni des équipements de protection essentiels au personnel de première ligne.
« On a reçu des gants, des blouses, des masques, du gel hydroalcoolique, des bottes tout ce qu’il nous fallait pour travailler en sécurité. Maintenant, je peux enfin retourner travailler sans craindre pour ma santé», explique Choisie.
La transformation du centre de santé de Salongo 2 a été significative. Grâce à une meilleure formation et à l’équipement adéquat, les agents de santé ne sont plus obligés de prendre des risques inutiles.
« Avant, on était constamment exposés. Maintenant, on se sent en sécurité et on peut mieux sensibiliser la communauté », dit Choisie avec soulagement.
Bien que la lutte contre le Mpox se poursuive, la réponse est aujourd’hui plus forte et mieux coordonnée — grâce au dévouement des soignants et au soutien de Vision Mondiale.
« Je suis la preuve vivante de l’importance de la protection. Sans elle, on ne peut pas soigner les autres. Et sans soins, c’est toute la communauté qui souffre. Aujourd’hui, on a la chance de changer cela », conclut Choisie.