Les inondations de KALEHE ont emporté des vies des enfants et affecté l’éducation des enfants survivant.

Élèves dans une salle de classe presque vide à l'école primaire de Kanyunyi, à Kalehe.
Mardi 30 mai 2023 - 15:57

Par Rodrigue Harakandi, Communications Officer et Jean Baptiste Mirindi, Senior Officer SBCC

Plusieurs écoles ont vu leurs effectifs baisser considérablement après la catastrophe du 04 mai 2023.

C’est le cas de l’EP Kanyunyi à Bushushu qui enregistrait 574 élèves à la rentrée scolaire 2022, mais qui, à la date du 24 mai 2023, environ trois semaines après la catastrophe, enregistre  333 élèves.

‘’Nous avons enregistré 33 cas de décès confirmés des élèves de mon école, et je pense que certains ne viennent plus parce qu’ils sont encore sous le choc après avoir perdu beaucoup de leurs membres de famille. D’autres ont perdu leurs parents et ont peur de ne plus être en mesure de payer les frais scolaires dans les jours à venir. Mais également, certains se sont déplacés après que leurs maisons soient emportées par les eaux’’, déclare Mukenke Jacques, Directeur de l’école primaire Kanyunyi.

Quant à l’école primaire Mabula, située aussi dans le village de Bushushu, l’un des villages fortement touchés par la catastrophe, l’effectif est passé de 773 à 304 élèves.

Les catastrophes naturelles comme c’est le cas des inondations de Kalehe peuvent avoir des conséquences graves sur la santé mentale des enfants. Les enfants peuvent souffrir de dépression ou avoir des problèmes de gestion de colère ou d’anxiété et des problèmes d’adaptation en classe, surtout s’ils ont perdu leurs amisproches.

C’est le cas de Bahati, 13 ans, élève en 6ème année primaire à l’école primaire de Mabula   Son meilleur ami Aksanti avec qui il partageait le banc est mort, emporté par les inondations de Kalehe

‘’Aksanti est mort avec ses parents qui essayaient de le sauver. On avait l’habitude de jouer ensemble au ballon pendant la recréation et nous faisions les devoirs ensemble avant de rentrer à la maison’,raconte Bahati qui garde de très beaux souvenirs de leur amitié.

A l’école primaire Mabula, certaines classes sont vides à cause des absences des enseignants qui ontégalement été victimes de la catastrophe. Certains enseignants ont perdu leurs conjoints ou leurs enfants et sont encore sous le choc pour être en mesure de bien enseigner.

Les inondations de Kalehe ont sensiblement affecté le secteur de l’éducation. Élèves et enseignants ont été victimes de ce drame qui a fait plus de 400 morts et plus de 5000 personnes disparues. Les acquis des projets de World Vision sont presque perdus.

L’éducation formelle des enfants est importante car elle fournit les compétences et les connaissances nécessaires pour réussir dans la vie, développe des compétences sociales et émotionnelles importantes, et offre des perspectives d'avenir plus vastes et plus avancées.

En réponse à une crise de catastrophe naturelle qui a eu des conséquences sur l'éducation des enfants,  World Vision implémente sa réponse mais appelle aussi les acteurs humanitaires et donateurs à allouer plus de fond pour répondre immédiatement aux conséquences de cette catastrophe mais aussi prévenir des désastres à venir. Pour y arriver, il est important de fournir un accès temporaire à l'éducation aux enfants déplacés qui ne sont plus en mesure d’accéder à leurs écoles, former les enseignants aux pratiques pédagogiques adaptées aux situations d'urgence et de crise, offrir des services de soutien psychologique aux enfants affectés, soutenir les familles touchées et investir dans la prévention pour minimiser les conséquences des catastrophes naturelles à venir sur l'éducation des enfants.