L’approche S4T transforme la vie des enfants et des femmes de Kalehe

Nzigire visitant tenant ses chèvres
Jeudi 29 juin 2023 - 09:52

Par Jean Baptiste Mirindi, Senior communication Officer

Nzigire Maheshe, 38ans, elle est toujours contente quand elle visite ses chèvres pour s’enquérir de l’évolution de l’une en gestation.  Depuis 2 ans, comme membre de l’association Villageoise d’épargne et des crédits (S4T), elle expérimente l’élevage des caprins et tient un petit commerce des bananes mures.

Abandonnée par son mari depuis plus de 10 ans à cause d’une incompréhension sur l’utilisation abusive des revenus dans son ménage, Nzigire avoue que ses 4 enfants lui laissés par son mari ont commencé tardivement les études et de fois ils interrompaient l’année scolaire par manque des frais scolaires. “Mes enfants quémandaient pour trouver à manger,  confondus aux enfants de la rue , nous étions marginalisés par tout le monde dans le village », déclare Nzigire avec émotion. 

Nzigire menait une vie misérable et n’avait plus le goût de travailler ni de vivre à cause d’une lourde charge sur ses épaules sans aucune source de revenu dans son ménage. Pour répondre aux petits besoins de ses enfants, elle décide de faire un petit commerce des bannes mures, ce qui la permet de trouver les parts pour épargner dans l’Association Villageoise d’Epargne et des Crédits (AVEC) dont elle est membre depuis 2019, mais sans accompagnement quelconque sur la gestion financière.

En 2021 Nzigire intègre l’Association Villageoise d’Epargne et des Crédits (S4T), mise en place par World vision à travers son projet ANCP, avec comme mission de soutenir la scolarisation des enfants afin d’améliorer leur éducation et accroitre l'économie au sein des ménages.

Avec son courage, grâce à l’argent qu’elle a épargné, elle accède à un crédit de 150.000FC soit 65.2$ dans son AVEC. Elle a payé un caprin en gestation et qui a mis bas trois semaines plus tard.

Après le remboursement de son crédit et formé par le projet sur la gestion financière, l’autonomisation et la planification des micro-projets, madame Nzigire a décidé de prendre un autre crédit pour renforcer son commerce. Ainsi un montant de 220 000FC soit 95.6$ lui est accordé. Au bout de 3 mois, elle a commencé à observer des changements dans son commerce. “J’ai vu le fond de mon business augmenter, ceci me faisait gagner moyennement l’intérêts de plus de 50 000FC (21.7$ USD) le mois“ a-t-elle avoué.  

Grâce à ces intérêts, elle a pu commencer à payer les frais de scolarité de ses enfants de l’école secondaire et acheter des aliments plus sains pour leurs repas. “C’était la fin des irrégularités de mes enfants à l’écoles, c’est certainement grâce à l’accompagnement de ANCP avec son approche S4T que le bénéfice obtenu m’a tiré du  gouffre ”, reconnaît-elle.

Femme battante, Nzigire solde son crédit et décide de prendre un autre de 800 000FC (367.8$ USD) pour acheter un champ à côté de sa maison d’un million de francs soit 434.7$ afin d’y pratiquer l’agriculture. « Je suis épanouie car j’ai fini de payer ma dette » ajoute-t-elle.

Par ailleurs, le bonheur de Nzigire, dévouée et généreuse, est d’avoir les enfants qui sont actifs et courageux à l’école. Grâce à son travail acharné, elle a réussi à donner à ses enfants une vie meilleure et plus stable que ce qu'ils auraient pu espérer sans son dévouement.

Elle a continué à aider les femmes de sa communauté à réussir financièrement et à devenir indépendantes. « J’intéresse mes voisines à adhérer dans les  Associations Villageoises d’Epargne et des Crédits spontanés car  je ne peux plus vivre sans appartenir au S4T » conclut-elle.  

En République Démocratique Congo, dans sa partie Est, au Sud- Kivu, dans Sous-Division de Kalehe I, territoire de Kalehe ; World Vision avec l’appui financier de « Australian Government Department for Foreign Affairs and Trade ANCP » met en œuvre le projet : « Accès à une Éducation de qualité inclusive pour les filles et les garçons affectés par le conflit dans le territoire de Kalehe ». Il s’agit d’un appui au secteur de l’éducation de ce milieu et ce projet est implémenté au sein des 30 écoles primaires. Ce projet vise globalement à accroitre le taux de rétention et de fréquentation scolaire ainsi que l’amélioration des résultats scolaires de 15660 filles et 16200 garçons dans trente écoles primaires dans ce contexte fragile, pour un total de 54000 bénéficiaires. Les objectifs principaux de ce projet sont: l’amélioration de l’environnement physique des écoles afin de faciliter l’accès et l’inclusion ainsi que l’amélioration de la qualité de l’éducation offerte aux enfants.