Violence basée sur le genre : Regrets, Rédemption et Leadership

Burafiki et sa femme dans leur maison
Mercredi 29 mars 2023 - 14:27

Par Jean-Baptiste Mirindi, Senior Officer SBCC &Media Governance

Déterminé à lutter contre la violence basée sur le genre, Burafiki (43 ans), père de huit enfants, est choqué lorsqu'il se souvient du traumatisme qu'il a fait subir à sa femme en raison de son ignorance des conséquences de la violence basée sur le genre.

Après la formation sur la violence basée sur le genre organisée par World Vision à travers le Projet de sécurité alimentaire (Food Security Project), Burafiki est devenu un homme différent. Il constate un changement dans sa vie. Sa femme Furaha est heureuse et le bien-être économique de la famille s'est amélioré. Burafiki est déterminé à protéger sa famille des souffrances des années précédentes.

"J'ai mené une vie malheureuse et j'étais le seul à prendre les décisions ; la vente des produits agricoles était effectuée par moi-meme, suivie d'une utilisation abusive de l'argent, de l'immoralité, de l'ivresse et de querelles publiques, jusqu'à ce que ma famille a décidé de me priver de mon héritage", déclare-t-il avec regret. "Cette situation a affecté ma femme et mes enfants. Mes enfants n’étaient plsu réguliers à l'école faute de frais de scolaire et d'autres exigences scolaires", déclare-t-il.

Burafiki affirme que sa femme n'avait pas son mot à dire dans les décisions du ménage. "Même pour consommer le marriage avec ma femme, je n'avais pas besoin de négocier. Je la frappais même en présence de mes enfants", regrette Burafiki. Avec cette vie, Burafiki a eu deux enfants hors mariage.

En 2020, Burafiki a été élu “père leader” du village de Tchofi, où il vit, un village situé dans le territoire de Kalehe dans la province du Sud Kivu. Il a obtenu 25 voix de ses pairs, malgré son ancient comportement. Il a continué à progresser grâce à des formations supplémentaires sur différents thèmes de la violence basée sur le genre, organisées par le FSP dans le cadre des interventions sur le genre et la jeunesse.

Il a pris conscience que le foyer se construit grâce à la collaboration d'un homme et d'une femme. "J'ai commencé à laisser ma femme planifier nos revenus, nous avons commencé à parler, et je me suis senti ému à cause de tout ce que je lui faisais subir", regrette Burafiki.

 La bonne gestion de leurs avoirs avec sa femme a permis à Burafiki d'acheter non seulement une parcelle dans la ville de Bukavu, mais aussi des champs dans son village pour ses activités agricoles. Burafiki est désormais heureux, se sent respecté et est déterminé à le régime alimentaire de ses enfants. "Je suis heureux d'avoir construit une maison avec des matériaux semi-durables.   Et grâce aux conseils de ma femme, on m'a promis un poste d'agronome à l'Inspection provinciale de l'agriculture", déclare Burafiki avec fierté.

La femme de Burafiki se réjouit du changement de comportement de son mari, du développement intégral du foyer et du fait que ses enfants n'ont plus à supporter le stress des frais de scolarité. "Je suis satisfaite", se réjouit Furaha.

En tant que leader élu de sa communauté, Burafiki organise deux fois par mois des réunions avec d'autres hommes pour discuter des questions de genre et de violence basé sur le genre. "Parfois, des hommes viennent chez moi, nous nous asseyons sous l'arbre et chacun partage son expérience sur le sujet. Nous nous conseillons et apprenons de chacun de nous sur ce que nous pratiquons dans nos foyers respectifs", explique Burafiki.

World Vision implémente plusieurs approches dans l'Est de la RDC pour lutter contre les violences basées sur le genre . À ce jour, Burafiki fait partie des 1 728 personnes qui ont été formées sur l'égalité des sexes, la violence sexuelle et sexiste et leadership. Les leaders formés sensibilisent activement sur normes et pratiques sexistes néfastes, notamment en conseillant et en orientant les survivants de la violence sexuelle et sexiste.