17 ans d’impact dans la vie des populations de Sagna et de Malhem Hodar.

Mercredi 9 novembre 2016 - 16:33

Améliorer les conditions de vie de près de 19000 enfants de la communauté rurale Sagna avec l’appui des partenaires, des leaders communautaire et des ménages tel était le but du programme de développement de Malhem, dans les communes de Malhem Hodar et Sagna.

En janvier 1998, avec l’appui de World Vision Allemagne et World Vision Suisse, World Vision Sénégal a mené une recherche socio-économique permettant d’établir une analyse des problèmes de la communauté, tels que le difficile accès à l’eau potable et aux soins de santé primaire ; le faible niveau d’alphabétisation et d’éducation l'insécurité alimentaire ; le manque d'accès au crédit. Selon Amine Badiane, une habitante de Mbaracounda « à cause du manque d’eau potable, beaucoup de femmes faisaient des fausses couches. On pouvait parcourir plusieurs kilomètres pour trouver de l’eau, même en étant enceinte.»

Des améliorations significatives dans tous les secteurs 

Les résultats de cette recherche ont conduit à la création du Programme de Malhem Hodar en 1999, établit à Sagna.*

Après 17 ans d’activités, le programme vient d’être clôturé et présente un bilan positif avec de nombreuses réalisations dans beaucoup de secteurs et un impact profond sur la qualité de vie des enfants, de leurs familles et des communautés.

Par exemple le taux d’accès à l’eau potable est passé de 12 à 93% entre 1999 et 2016. Un impact fort dans la vie des communautés illustrées par ce témoignage de Ndongo Segnane, président de l’Association des Usagers de Forage (ASUFOR) de Mbaracounda. « A cause du manque d’eau, notre village a failli disparaitre. Mais grâce à World Vision, nous disposons d’un forage depuis 2002 et nous avons été formés à son utilisation donc nous savons bien le gérer. D’ailleurs nous avons un gain de 8 millions de FCFA grâce à la vente et à l’adduction d’eau dans les ménages » En plus, les forages ont notamment permis l’exploitation d’espaces aménagées permettant de cultiver des légumes. Ces périmètres maraîchers ont aussi aidé à l’amélioration de la qualité de l’alimentation des enfants et des conditions de vie des femmes grâce aux revenus tirés de la vente des récoltes.

Pour Ndele Gaye, membre du Groupement d'Intérêt Economique (GIE) Benteky « le bénéfice tiré de notre périmètre maraîcher me permet de pouvoir soigner mes enfants, d’acheter leurs fournitures scolaires, de leur acheter des vêtements et des chaussures … »

 

Mme Coumba Seck expliquant aux membres de la délégation les progrès réalisés par les femmes.

Dans un autre  secteur, un poste de santé, des cases de santé et une mutuelle de santé ont été construit et équipés, une ambulance a été acquise, des acteurs communautaires ont été formés. En atteste ce témoignage de Mme Coumba Seck « actuellement dans notre localité nous femmes sommes capables de gérer les cas de malnutrition, de peser nos enfants, de leur faire suivre des traitements. Un jour, j’ai même pu aider une infirmière qui a mal pesé un enfant et ceci grâce à la formation que j’ai reçu de World Vision.»

De même, le programme a déroulé plusieurs campagnes de sensibilisations contre le VIH/SIDA, le paludisme et Ebola. Grâce au programme, 10 000 moustiquaires imprégnées ont été distribuées et le taux de femmes et d’enfants dormant sous moustiquaires est aujourd’hui de 98%.

 

Dr Andrew Catford relatant les differentes réalisations du programme.

A l’occasion de la journée de clôture du programme, Dr. Andrew Catford, Directeur National de World Vision Sénégal, a souligné les importantes avancées dont la population a bénéficié au cours de ces années : « au début du programme, 7,5% des enfants avaient un poids en deçà de la normale ; avec la mise en place des greniers contenant des stocks alimentaires destinés aux enfants malnutris, ce taux est aujourd’hui de moins de 4%. En éducation, seuls 15% des enfants allaient à l’école en 1999.  Aujourd’hui ce taux est passé à 54% suite aux nombreuses sensibilisations et améliorations liées à l’accès aux structures scolaires. Aussi dans plus de 80% des villages que compte la zone d’intervention du programme, des écoles ont été construites, rénovées et équipées.

Autres faits marquants, le taux de parents capables de trouver des solutions en période de crise est passé de 10% à 53% aujourd’hui et le taux de ménages ayant des sources de revenus alternatives est aussi passé de 16% à 72% depuis le début du programme. Enfin, le taux de ménages disposant de connaissances dans la préservation de la végétation en stoppant la coupure massive de bois est aussi passé de 20% à 88% en 17 ans.»

Célébration d’une journée de clôture du programme

 

La tribune officielle avec le Prefêt de Malhem M. Mamadou Gueye, Dr. Andrew Catford et divers invités

World Vision a célébré avec les collectivités locales et les différents partenaires locaux l’ampleur du travail réalisé et l’engagement des populations après 17 ans de mise en œuvre, en collaboration avec l’Etat, World Vision Allemagne et Suisse. World Vision a clôturé son programme de développement à Malhem.

La fermeture fait partie de la vie naturelle d’un projet, un cycle qui arrive à son achèvement, une mission réalisée avec des résultats qui prouvent l’impact sur l’amélioration du bien-être des enfants et des familles.

World Vision continue son travail dans d'autres régions défavorisées du Sénégal, pour réaliser son objectif d'améliorer la vie de 8 millions d'enfants au Sénégal, en particulier les plus vulnérables, d'ici 2021.

*La différence de nom est due au nouveau découpage administratif

 

Le Prefêt de Malhem M. Mamadou Gueye en compagnie du Dr. Andrew Catford, Directeur National de World Vision Sénégal

  

Crédit photos: Alexandre Gassama