« L’art au service de la protection de l’enfant »: le voyage continue.

Vendredi 22 juillet 2016 - 16:49

World Vision Sénégal et l’artiste Sister Fa mènent depuis 2013 une série d’actions pour la promotion des droits et de la participation de l’enfant, dans le cadre du projet « l’art au service de la protection de l’enfant ».

Un engagement quotidien

World Vision, avec Sister Fa, s’engage au quotidien pour remplir des objectifs ambitieux et travailler en collaboration avec les communautés pour rappeler ces points essentiels :

  • Aucun enfant ne devrait plus faire l’objet d’abus et de maltraitance.
  • Aucun enfant ne devrait plus être victime de mariage précoce.
  • Aucun enfant ne devrait plus être victime de grossesses durant sa scolarité.
  • Tous les enfants devraient être déclarés à leur naissance.

Le plaidoyer pour les Droits de l’Enfant

Le nombre d’enfants vulnérables est encore important dans les zones d’intervention de World Vision en raison de la persistance de certaines pratiques. Dans la région de Kolda par exemple, les enfants sont victimes de plusieurs abus tels que la mendicité, les mariages précoces, le travail ou le trafic, le manque de pièce d’état civil.

Dans la mise en œuvre de ce projet World Vision a également associé d’autres partenaires, comme le Comité Départemental de Protection de l’Enfant (CDPE) présidé par le préfet regroupant tous les acteurs de la région œuvrant dans le secteur de la protection de l’enfance, parmi lesquels les maires, les organisations communautaires de base.

La participation communautaire, la clé du succès du projet

World Vision Sénégal, avec la collaboration de Sister Fa, a organisé un Forum d’échanges sur le thème « La protection de l’enfance, rôles et responsabilités des acteurs »  le samedi 16 juillet à Coumbacara.

Ce forum était une opportunité pour les acteurs de réaffirmer l’engagement mutuel fort pour protéger les enfants, l’abandon de pratiques culturelles négatives et travailler à la prise de conscience sur leurs effets néfastes, notamment pour les mariages précoces ou forcés, les mutilations génitales féminines, les abus sexuels et la maltraitance.

Faire des rêves une réalité

Après une imprégnation du thème « La protection de l’enfance, rôles et responsabilités des acteurs » de la part du spécialiste de World Vision M. Boubacar Fofana, les enfants ont répondu à sa question de savoir : « quels étaient leurs rêves » ? Beaucoup d’entre eux ont répondu. Parmi les enfants qui ont répondu Mariama a dit ceci : « dans un future proche, je veux devenir enseignante ». De même, les enfants ont énumérés les problématiques qui peuvent entraver à la réalisation de ces rêves. Parmi elles, il y a la problématique liée aux extraits de naissance. En effet d’après M. Moussa Mballo, un facilitateur qui travaille avec World Vision « une enquête a révélé que sur 70 enfants de 7 à 17 ans, 58 n’ont pas d’extrait de naissance et 37 d’entre eux sont des élèves ».

D’autres problématiques telles que les mariages précoces, les grossesses précoces, les grossesses non désirées, les abus sexuels ont été cités par les enfants comme étant des freins à la réalisation de leurs rêves.

N'ayez pas peur de dénoncer les coupables

Selon M. Fofana : « les parents doivent cesser avec le « thiokoré endam » c’est-à-dire « le laisser faire », en dénonçant les coupables d’abus ou de violences afin qu’ils soient punis ».

Il poursuit en montrant le rôle important de la famille dans l’éducation des enfants en ces termes: « l’éducation est la somme de deux choses : l’instruction et la formation parentale ».

Abordant le thème, M. Alé Diouf, Sous-Préfet de Mampatim a rappelé d’abord la responsabilité des collectivités locales dans la protection des enfants à travers le Comité Communal de Protection de l’Enfant CCPE dirigé par le maire. Il demande à la collectivité de Coumbacara de tenir des réunions périodiques afin de recenser et de prendre en charge toutes les problématiques liées à la protection.

Il a aussi rappelé la responsabilité des parents de dénoncer les coupables d’abus ou de violences sur les enfants. Selon lui « la stratégie nationale de protection de l’enfance mise en place par l’Etat du Sénégal montre à bien des égards comment protéger davantage nos enfants ».

Une approche intégrée et une responsabilité partagée

Abordant la question relative au rôle des acteurs dans la protection, Fatoumata, une femme de Coumbacara pense que : « il faut un bon suivi, des conseils des parents mais aussi une forte sensibilisation, un appui et une orientation des acteurs de la part de l’Etat et des collectivités locales». Selon elle : « l’Etat doit renforcer davantage les systèmes de protection des enfants ».

L’imam de Coumbacara M. Ousmane Diamanka a quant à lui invité les parents à donner plus d’amour et à communiquer plus avec leurs femmes et enfants. Selon lui « un enfant qui grandi dans la joie et l’amour parental s’épanoui davantage et se confiera plus à ses parents à l’avenir ».

De plus pour l’artiste Sister Fa, « la protection de l’enfant ne se résume pas seulement à ne pas utiliser le « châtiment corporel », mais elle prend en compte plusieurs paramètres tels que la scolarisation, le maintien des filles à l’école ».

Interrogé sur la finalité du forum, elle ajoute : « nous avons impliqué la communauté de Coumbacara, nous nous sommes rapprochés d’elle ; à travers les interventions des uns et des autres, nous pouvons dire que les parents et enfants ont compris la notion de protection et comment la consolider davantage ». Elle poursuit : « la diaspora Sénégalaise s’implique dans le développement communautaire, en partenariat avec l’organisation World Vision j’ai voulu m’impliquer à la recherche d’une solution durable pour le bien-être des enfants. J’utilise l’art dans toute sa splendeur pour impliquer une couche incontournable que sont les enfants afin d’éradiquer certains problèmes dont ils font l’objet ».

Depuis que Sister Fa collabore avec World Vision Sénégal pour la promotion des droits de l’enfant, elle se sert de l’art pour faire passer son message, pour inviter les communautés à assurer aux enfants des cadres d’épanouissement où grandir sans peur.

Dans son ensemble le forum a été un succès car il a permis une meilleure compréhension des parents, enfants et partenaires de l’importance de la protection sur le développement holistique de l’enfant.

Un enfant de Coumbacara dénoçant le faible niveau d'instruction.

 Les enfants de Coumbacara à l'écoute de leurs droits.