Sensibilisation des communautés mauritaniennes pour créer un environnement sain pour les enfants

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Vendredi 13 novembre 2020 - 20:41

Dar El Beida est un quartier périurbain de la commune d'El Mina à Nouakchott qui regroupe 7 000 personnes. Sidi Mohamed est un enseignant coranique de 37 ans, qui est une figure marquante dans la communauté. Il enseigne une centaine d’enfants âgés de 3 à 6 ans chaque jour de 8h à 12h, puis encore dans l’après-midi.

En 2016, avec la mise en œuvre des projets de parrainage de World Vision, Sidi a rencontré des agents de l'organisation qui sont venus dans sa communauté pour sensibiliser et identifier des enfants en besoin d'aide. Il a été formé dans le parrainage, la protection, le plaidoyer et l’approche Citizen Voice and Action (CVA). Il fait partie du comité des Centres de Développement Communautaire (CDC), et est nommé chargé du CVA. Sidi sensibilise aussi sa communauté et parle avec les autorités sur la protection des enfants, sur la santé, les parents d’élèves, et sur le suivi scolaire des enfants. En plus de cela, il a fait deux formations à travers le projet Foi et Développement (F&D) de World Vision.

Sidi remarque que ses formations en CVA et à l'approche Celebrating Families (Célébrer les Familles - CFC) ont réellement changé sa vie. Avant, il ne s’intéressait pas à ce qui se passait au sein de la communauté, car il pensait que seuls les élus locaux; la mairie et l’Etat devaient s’occuper de ce genre d’affaires et qu’il n’avait pas mots à dire. Aujourd’hui, grâce aux différentes formations auxquelles il a eu à participer, il dit « je connais mes droits et mes devoirs en tant que citoyens, en tant qu’éducateur, en tant que membre de la communauté de Dar el Beida, et en tant que père de famille. »

Pour Sidi, la découverte de l’outil CFC lors d’une formation en 2016 a marqué un tournant dans sa vie. Cette formation a pour objectif d’outiller les familles afin de créer un environnement sain et affectueux pour le bien-être des enfants et la recherche du bonheur auprès des familles. L'approche est basé sur ces précieux concepts : créer un cadre d’amour et de grâce, et trouver des graines de bonté, des opportunités de pardonner, et des motifs d’actions de grâce. Ils guident les familles vers la plénitude de la vie en se focalisant sur quatre parties du voyage : examiner le passé, reconnaitre le présent, envisager l’avenir et poursuivre les rêves. L’espoir est de démarrer avec une génération de plénitude de vie et de faveur, et d’interrompre le cycle du brisement et de pauvreté dans tous ses aspects au sein des familles.

« J’ai toujours adoré les enfants, mais j’étais dure et exigeant avec eux car je pensais que la meilleure éducation pour eux devait passer par la rigueur et le respect. Du coup les enfants me craignaient et ne rigolaient pas avec moi. Je ne comprenais pas pourquoi. Après la formation et la compréhension des modules, j’ai fait une remise en question sur mon attitude et ma manière de me comporter vis-à-vis des enfants et de ma famille. J’ai appris que ma religion interdit ce genre de pratiques et au contraire exige que nous placions les enfants au centre de tout, que nous leur exprimons notre amour et les chérissons.  Celebrating Families a aidé notre communauté à revenir sur nos principes religieux vis-à-vis de la place de l’enfant et de la famille. »

Sidi Mohamed a non seulement positivement changé sa manière d’interagir avec les enfants et les membres de sa famille mais il a aussi vu comment cela a métamorphosé la relation des enfants avec les adultes au sein de sa communauté. « En discutant avec les membres de la communauté nous sommes agréablement surpris de voir comment les enfants ont l’air plus épanouis, plus joviales. Ils se confient plus à nous et nous posent plus de questions. Nous sentons qu’ils nous font plus confiance et n’hésite pas à nous soumettre leur soucis et leurs craintes, alors qu’avant cela n’étaient même pas envisageable. Ce qui m’a marqué dans ce que j’ai appris, c’est que l’attention se porte sur la famille, pas seulement l’enfant, pas seulement les parents. C’est une tentative de soutenir l’unité de base de la société, laquelle est sous plusieurs aspects, le socle de l’amour et de la bienfaisance. » dit-il.

Il conclut en ajoutant:  « Dans plusieurs cas, ce socle sera à la fois les enfants et les parents. Mais dans certaines situations l’unité de base sera tout groupe de personnes qui dispense de l’amour et de la bienfaisance aux enfants dans le contexte de cultiver les relations. Aujourd’hui c’est ce que nous avons réussi à faire au sein de notre communauté. »