Agir ensemble pour les droits des enfants

Le présidium, composé des directeurs nationaux des ONG formant le consortium
Jeudi 19 septembre 2019 - 13:00
Lancement de la note d'orientation sur la situation des enfants au Sénégal par le consortium " Agir ensemble : Pour les droits des enfants Maintenant " (Joining Forces: Child Right Now !).

À l'occasion du 30ème anniversaire de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE), les membres du consortium « Agir ensemble : Pour les droits des enfants Maintenant » ont tenu, un atelier, à Dakar, le 17 septembre 2019, pour magnifier les progrès enregistrés, depuis 1989 au Sénégal, en matière de droits de l’enfant. Le consortium invite aussi l'État à accélérer l'adoption d'un Code de l'enfant complet et ambitieux.

Logo CDE

Le consortium regroupe six organisations internationales centrés sur l'enfance, à savoir World Vision InternationalPlan InternationalSave the Children InternationalChildFund International, International Federation Terre des Hommes et Villages d'Enfants SOS Senegal. Le but du consortium est de faire progresser l'agenda des droits de l'enfant dans le monde à l'horizon 2030.

Au Sénégal, le consortium accueille également Educo, membre de la ChildFund Alliance, ainsi que la CONAFE Sénégal et l'Association des Juristes Sénégalaises (AJS).

Produit par le consortium "agir ensemble", le rapport appelle à une nouvelle ère d'engagement pour les enfants. Les gouvernements doivent prendre des mesures ambitieuses en faveur des enfants qui continuent de vivre dans la souffrance, souvent victimes de discrimination et de violences. 

La note d'orientation sur la situation des droits de l'enfant au Sénégal, qui accompagne le rapport, fait le bilan des progrès et défis enregistrés depuis 1989, sur la base de cinq droits fondamentaux, à savoir le droit à l'identité, le droit a la protection, le droit a l'éducation, le droit a la santé et le droit à la participation. 89 enfants âgés de 12 à 18 ans (dont 50 filles et 39 garçons) ont été consultés à travers une série e groupes de discussion organisés en janvier 2019 à Fatick, Louga, Ziguinchor, Kaolack et Dakar (Pikine). Parmi les conclusions de la note d'orientation:

  • L'enregistrement de l'enfant à la naissance est essentiel à l'exercice de ses droits fondamentaux. Malgré cette obligation légale, seuls 77% des enfants de moins de 5 ans au Sénégal sont enregistré à l'état civil.
  • Le droit à la santé demeure un défi car le taux de mortalité maternelle reste encore élevé (236 décès pour 100 000 naissances vivantes) avec des disparités persistantes entre le milieu urbain et rural.
  • L'accès a l'éducation de base a été élargi ce qui renforce le droit à l'éducation. Le taux Brut de scolarisation (TBS) au primaire passe de 84,8% en 2014 à 87,3% en 2017 mais des efforts restent à faire pour assurer une meilleure qualité.
  • Le droit à la participation est une obligation qui est sérieusement remise en question. Les enfants vivent dans la plupart des régions du pays ou, traditionnellement, du fait de leur statut, ils sont considérés comme n'ayant ni l'expérience, ni les connaissances ou la compréhension nécessaires pour être directement impliqués dans les décisions majeures qui influencent leur vie, et encore moins en assumer la responsabilité.

Dans ce contexte, les recommandations du consortium "agir ensemble: pour les droits des enfants Maintenant!" sont centrés sur la protection des enfants au Sénégal et visent trois questions primordiales:

  1. Le Code de l'enfant doit devenir une priorité politique. Un texte ambitieux doit être adopté au plus vite offrant des éléments de réponses à des problèmes urgents, comme par exemple, la mendicité des enfants talibés, le relèvement de l'âge du mariage des filles à 18 ans, la déclaration des naissances et la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans.
  2. Le parlement des enfants doit être réactivé et son fonctionnement revu pour faire de la participation des enfants une réalité effective, permettant ainsi à tous les enfants de contribuer et de prendre une part active a la définition des politiques et des décisions les concernant.
  3. L'État doit assurer une meilleure intégration de la protection de l'enfant dans les politiques publiques et les plans sectoriels. Il doit aussi augmenter le financement disponible pour la protection de l'enfance pour permettre une meilleure mise en oeuvre de la stratégie nationale pour la protection de l'Enfant.
Antoinette Habinshuti, ND
Mme Antoinette Habinshuti, Directrice Nationale de World Vision Sénégal

 

La Directrice Nationale de World Vision Senegal, Mme Antoinette Habinshuti, a souligné la nécessité de renforcer l'engagement et les actions afin d’accélérer la mise en œuvre du Programme de développement durable et des objectifs de développement durable à l'horizon 2030 et d’apporter des avantages considérables aux personnes risquant d’être laissées pour compte, en particulier les enfants les plus vulnérables du monde. 

Elle a aussi réaffirmé l'engagement de World Vision Senegal aux côtés des membres du consortium pour l'amélioration du bien-être des enfants.

CDE 2019