La rencontre avec World Vision, une opportunité

« Venir ensemble est un commencement; rester ensemble est un progrès; travailler ensemble est un succès ».  Cet adage plus ou moins connu, Satou Mbengue l’a bien compris lorsqu’elle a  rencontré une équipe du programme de développement  de Kathiotte en 2002. C’est le début d’une relation de travail entre Satou et World Vision. Le partenariat exigeait de travailler avec des hommes et des femmes de confiance, imbus de valeurs et capables de renoncer  à tout au profit du groupe. Satou est cette femme infatigable et engagée pour sa communauté. Avec d’autres leaders, elle a su adopté World Vision pour porter un  développement endogène dans cette contrée du Sénégal ou ou le taux d’analphabétisme dépassait les 70%. 

Pour subvenir aux besoins scolaires de sa fille Diama et entretenir son mari, elle a initié le commerce de la « patte d’arachide » qui du reste n’était pas rentable dans son milieu. Pour s’en sortir, il fallait une vision prospective d’un marché et c’est Kaffrine qu’elle a choisi malgré les 12 km qui la séparent de son village de NDIOUDIENE. Chaque jour, elle portait sur sa tête  2 seaux de 10 Kg remplis de patte d’arachide. Elle ralliait Kaffrine à pied  pour livrer des commandes aux clients.  Son commerce marchait parce qu’il y avait la qualité. Vite, elle s’est fait un nom et a fini d’imprimer un label « déggé satou » la patte d’arachide de Satou. C’est de cette vente qu’elle a fait la connaissance avec les agents de World Vision.  Elle raconte qu’ Adama NDAO, manager d’alors du programme de Kathiotte lui avait proposé de mobiliser des femmes qui faisaient ce commerce pour en créer un groupement. C’était une opportunité qu’il ne fallait pas rater. Le jour de la rencontre elle a su mobiliser une centaine de femmes, ce qui dépassait largement le besoin qui se limitait à une trentaine. Et à l’unanimité elle a été portée à la présidence du groupement.

 « Dans le cadre de mes activités, je souhaitais faire un point sur mon parcours de commerçante de "patte d’arachide". Mettre en évidence mes forces, mes motivations et travailler sur mon projet afin de cibler de manière plus efficace mes axes de recherche d’autres partenaires de développement après le retrait de World Vision» déclare Satou.

La transformation de la vie de Satou, celle de ma famille et de son groupe

Satou Mbengue (à gauche) avec son groupement.

« Grâce aux séances de formation, ma vie a pris un nouveau tournant. Ce que je souhaitais accomplir depuis plusieurs années : être reconnue et respectée dans mon statut de femme leader s’est enfin réalisé car j’ai pris confiance en moi et j’ai réussi à poser mes limites. Mon sens d’écoute, ma grande disponibilité, les pistes de réflexion et les conseils ont toujours été adaptés à ma situation. Je suis Analphabète et j’ai  toujours veillé à  utiliser des mots faciles en donnant beaucoup d’explications pour que les autres puissent bien comprendre. Cette expérience a donc été très utile et sympathique car j’ai pu pratiquer en même temps mon leadership au sein de mon groupe » ajoute - t- elle.

« La rencontre avec World Vision m’a permis de me poser les bonnes questions quant à mes envies, mes valeurs, ou même de mieux comprendre la manière de faire fonctionner un groupe. C’est ainsi qu’en 2008 j’ai été choisie parmi plus de 200 groupements comme femme leader et à ce titre j’ai représenté les 2 régions de Kaolack et Fatick au congrès nationale des femmes leaders du Sénégal.  Et  depuis cette date j’y suis restée  pour défendre les  intérêts des femmes rurales. J’ai été plusieurs fois décorée par les autorités de ce pays et cela je le dois à  World Vision qui a réveillé cette flamme de leader qui dormait en moi. »

"La rencontre avec World Vision a complètement changé positivement ma vie, celle de ma famille et de ma communauté" atteste Satou.

Les produits locaux issus du travail du groupement de Satou