Saving groups / CDC «Taqhamoun» : Comment la résilience des mères, accroît l’éducation des enfants

Monday, March 30, 2015

Le saving group du centre de développement communautaire (CDC) de Taqhamoun (Union en arabe – ndlr) a été monté en mai 2014, avec un fonds de base de 555.000 ouguiyas, dans le sillage de l’approche communautaire pour l’éducation et les questions de santé de leurs enfants.

 

Le CDC de «Taqhamoun» existe depuis une vingtaine d’années. Aujourd’hui, 357 enfants sont parrainés par Taqhamoun, dont 20 en éveil scolaire, et qui sont là joyeusement entourés de leurs deux animatrices.  «L’an passé, sur les 15 enfants que le CDC a présenté à l’entrée pour le collège, seuls deux n’ont pas été admis. Vraiment, on peut dire que  le volet éducation est une franche réussite » s’enthousiasme Hawa Mint Deyahi, superviseure du CDC sis à Arafat-1, au sud-est de la capitale mauritanienne. « Les femmes ont mis en place des cours de soutien communautaire, qui aident beaucoup les enfants dans leur scolarité » complète Abdallah Ould Lemsid, agent de développement à l’ADP d’Arafat-1 de World Vision Mauritanie.

Dans ce CDC, les enfants bénéficient également du partenariat de pairs-éducateurs. Haoussa N’Diaye est l’une d’entre eux. Elle est également relais-communautaire pour le compte de World Vision Mauritanie. Elle vient régulièrement dépister d’éventuels cas de malnutrition, dans un environnement qui compte un taux de prévalence «relativement élevé de l’ordre d’un peu plus de 11% des enfants de la commune. Nous avions fait un test sur 232 enfants récemment ; il y avait 27 malnutris modérés parmi eux » affirme la paire-éducatrice.

Là aussi, l’approche communautaire est privilégiée dans les soins accordés à l’enfant malnutri, «selon qu’il soit dans le vert, le jaune, ou le rouge» précise Penda Gueye,  chef du programme Arafat I. «Tant que c’est en-deçà du rouge l’approche communautaire prime : l’enfant est dans un foyer de réhabilitation nutritionnelle où des volontaires communautaires forment les mamans sur les bonnes pratiques alimentaires à partir des produits locaux, couplée à des sessions de formation sur l’éducation de la santé. Il y  est suivi, nourri et traité par sa communauté ; World Vision ne fait rien si ce n’est d’accompagner dans la sensibilisation. Ce n’est qu’en alerte rouge que l’enfant est référé dans les structures spécialisées pour une meilleure prise en charge » explique Penda Gueye.

Le récent saving group

"J’ai deux enfants dans le centre d’éveil ; ça me permet de garder un œil sur eux, et de vérifier chaque jour que l’éducation est le plus beau cadeau que je pourrai leur donner" - Oumoune Mint Yahya.

Dans le sillage de cette structure communautaire, le saving group (groupement d’épargne et de crédit communautaire) des femmes d’Arafat-1 est apparu il y a un an. « Nous étions 29 au départ. 30 à présent » précise Awa Mint Deyahi. Comme dans tout groupement d’épargne, le micro-entreprenariat est au cœur des activités génératrices de revenus des femmes membres du saving grup. Hawa Dramé, secrétaire générale du saving group de Tadamoun, fait partie de ces micro-entrepreneuses. «Je vends du parfum, de l’encens ; la plupart d’entre nous vendons des voiles, mais il y a des cas de vente de cartes de crédit téléphonique par exemple » assure la femme, qui est parallèlement également animatrice du centre d’éveil des enfants entre 2 et 6 ans, planté au centre du local de l’association féminine.

 

« Je préfère vendre du poisson et des légumes » affirme quant à elle, assise à côté, Oumoune Mint Yahya, membre du saving group, qui tient sa table de commerce alimentaire, répartie entre du poisson frais, dans la cour du CDC. « J’ai deux petits-enfants dans le centre d’éveil ; ça me permet de garder un œil sur eux, et de vérifier chaque jour que l’éducation est le plus beau cadeau que je pourrai leur donner. Merci à World Vision de pouvoir m’aider à leur offrir cela » continue-t-elle en écaillant les poissons fraîchement arrivés et déposés sur sa table. Oumoune a commencé son activité en 2012, avec un premier prêt du groupement de 20.000 ouguiyas, avant de bénéficier d’un deuxième prêt de 30.000, après remboursement.